Fiction interactive/installation, 26'.

Interface director, pc, projecteur, enceintes. 

Réalisation : Jean Marc Munerelle

Musique : Nicolas Verheaghe

Productions : Le fresnoy 2004

"Les Eternels" est une fiction conçue pour une installation interactive où le spectateur modifie la narration. Dans le décor fantomatique d'un métro totalement automatisé, les personnages se dédoublent, s'incarnent dans différents corps, ou encore leurs pas rejoignent inlassablement un lieu déjà foulé. Des situations parfois burlesques, parfois grinçantes où le film se referme dans une boucle et devient ainsi un paradigme de l'existence urbaine et contemporaine.

Note d'intention

La sensation d’éternité est peut-être ce que Jean-Luc Godard appelle le péché originel, cette transition ou l’Homme dans son attente et dans son ennui, dans sa mélancolie a le sentiment d’une situation éternelle qui ne s’achève pas. L’homme contemporain est soumis à cette attente dans son quotidien, cette attente a souvent lieu lors de déplacements. Cette attente toute contemporaine devient surréelle dans l’espace public. La robotique enrobe ces espaces non-lieux, lieux de micro événements, lieux de micro-politique. L’automatisation des systèmes de gestions de la lumière, de la ventilation, de la communication entre les espaces produit un sentiment de présence/absence du fait des sonorités dégagées par ces systèmes, des variations presque insignifiantes dans des lieux immobiles.

Dans une rame de métro, un homme et une femme font connaissance ; derrière eux, un homme identique au précédent est assis sur une banquette lisant un journal. Ils s’arrêtent tous à la même station. Leurs chemins bifurquent, il y a plusieurs possibilités mais un clic et un seul. Plusieurs parcours. Les deux hommes se croiseront dans les escalators l’un montant, l’autre descendant. La jeune femme aux cheveux longs est incarnée par un comédien et trois comédiennes, elle change d’aspect physique et de personnalité.

Le cinéma dans son économie et dans son élaboration de la fiction (de la mise en scène au décor) aborde ses enjeux qui se redéploient dans mon travail par la déconstruction du processus cinématographique dans le champ des arts plastiques. 

ENGLISH

Jean-Marc Munerelle (Verdun, France, 1972 - lives in Brussel) investigates the emotions of the everyday urban routine of the Paris subways.

The feeling of eternity is perhaps what Jean-Luc Godard calls original sin: the transition in which Man, expectant, aimless, or melancholic, has the sensation of an eternal situation that will never come to an end. Contemporary man encounters this feeling of expectation in his daily life; it often surges up during commutes and traveling. This very contemporary awaiting becomes surreal in public spaces. Automation oversees these empty spaces, these sites of micro-events and micro-politics.

Jean Marc Munerelle currently participates in international video festivals, the most recent being HYPER-CINEMACTIVITY with File, Electronic Languages International Festival, Rio de Janeiro, 2005/06; he was an artist in residence at Drac Champagne-Ardenne, part of the Frac network, France.

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